Qu’est-ce qu’une Croyance ?

Si tu demandais à des passants :

– Pourriez-vous m’expliquer ce qu’est une Croyance ?

Dans 7 cas sur 10, on te répondra sous l’angle de la croyance religieuse. Rares sont ceux qui te diront qu’il s’agit d’un processus mental : une adhésion dogmatique à une thèse ou à une hypothèse considérée comme une vérité absolue, et ce indépendamment des preuves qui en attestent ou en contestent la crédibilité (wikipedia – simplifié -).

Vue Sous l’angle du processus mental, une croyance n’est pas forcément religieuse. Place une échelle devant un superstitieux, et même s’il est absorbé dans ses pensées, il la contournera. S’il est trop absorbé dans ses pensées pour percevoir le «danger», il se rendra compte de son «erreur» après son passage sous l’échelle, ce qui le placera dans une certaine confusion, à moins qu’une superstition corrective puisse l’amener à effacer son «erreur» : par exemple, repasser sous l’échelle à reculons. Mais là encore, les croyances sont nombreuses : cette action pourrait l’amender ou aggraver son cas… Il est donc préférable, dans le doute, d’embrasser sept fois son pentagramme porté autour du cou, et d’oublier l’incident…

Le but de ce programme n’est pas de toucher aux croyances religieuses, philosophiques, politiques ou superstitieuses. Car il est important pour moi, en tant qu’auteur, de respecter toutes les Grandes Croyances. Je suis moi-même croyant (dans le sens religieux du terme), et je n’aimerais pas que l’on vienne bouleverser ma foi. Je serais plutôt preneur de tout ce qui pourrait l’ancrer davantage.

Croyances populaires

Dans ce programme nous allons nous focaliser sur les croyances populaires, quotidiennes, qui n’appartiennent à aucune religion particulière, et qui pourtant, opèrent quasiment comme une religion. Tout être humain est soumis à ces croyances du quotidien, qui se confondent avec la réalité, au point même d’avoir une emprise sur elle. Cette alchimie croyance-réalité se traduit par des pensées et des émotions, puis elle se manifeste par des actions automatiques.

Prenons par exemple les histoires sur les blondes : amusant n’est-ce pas ? Surtout si on a conscience que c’est pour rire. Mais lorsqu’un enfant assiste à ce type de déballage de façon répétitive (à chaque réunion de famille par exemple), il risque d’ancrer ces croyances pour en faire une réalité dans son esprit. Puis de grandir avec ça…

Ces croyances, si elles ne sont pas revues et corrigées, pourraient l’amener à se comporter d’une façon particulière avec les femmes aux cheveux clairs. Par exemple, lors d’un entretien d’embauche, à choisir entre une brune et une blonde, il choisira la brune, convaincu que la blonde ne pourra intellectuellement remplir sa fonction. Il pourrait même l’affirmer, tel un croyant ! Si on essaye de lui démontrer le contraire, il sera gêné par ce bouleversement de croyance. Il sera plutôt preneur de tout ce qui pourrait l’ancrer davantage.

Ce parallèle que je viens de faire entre une croyance religieuse et les croyances populaire n’est pas innocent, c’est un outil pédagogique. Les choses se passent vraiment ainsi dans la vie de tous les jours : de même qu’une croyance religieuse te guidera régulièrement vers des lieux de culte pour participer à un office religieux avec une communauté qui t’inspire, une croyance populaire te guidera tout autant, vers des lieux où tu pourras exprimer et pratiquer tes croyances, si possible avec des personnes qui croient comme toi, ou au mieux, qui ne te contrarieront pas… C’est ainsi que tu résisteras à tout changement : en te servant d’un entourage soigneusement choisi. Si ça te réussit, c’est parfait ! Mais si ça ne te réussit pas, que faire ?

Croyance aidante/ Croyance limitante

Une croyance aidante va t’aider à vivre selon tes aspirations : elle impliquera des actions conformes à ce que tu attends de la vie. A l’inverse, une croyance limitante va te bloquer, te ralentir, te faire douter de la pertinence d’une action destinée à la réussite. Elle t’engagera plutôt vers une autre direction, parfois complètement opposée à tes objectifs. Tu auras beau lutter contre tous ces évènements qui t’agressent, ton véritable ennemi n’est pas extérieur, mais intérieur : ta croyance, ou un ensemble de croyances délétères (destructrices et autodestructrices).

Analysée de cette manière, la réussite paraît simple : il suffit de choisir les croyances aidantes et de repousser les croyances limitantes pour assurer son succès. C’est en effet ce que proposent les différents axes de Développement Personnel : connais-toi toi-même, améliore-toi à travers tes croyances. Les actions efficientes suivront d’elles-mêmes. Alors où se situe le véritable problème ?

Pas si simple

Chaque être humain a sa propre vision du monde. Nous pouvons avoir des visions proches, mais elle ne seront jamais identiques.

En pratique, il n’y a pas de croyance limitante ou aidante par nature. Imagine un homme timide, incapable de s’adresser à une femme sans bafouiller ou se prendre les pieds dans une corbeille… Mais quelque chose va le sauver : les blondes ! Eh oui, ça peut te paraître étrange et extrêmement malsain comme début de relation, mais toutes ces histoires qu’il a entendues à propos des blondes vont l’aider à aborder une partie de la gente féminine de façon plus assurée. Peu importe la réalité, ce sont ses croyances, aussi fausses soient-elles qui lui permettront de se sentir plus à l’aise avec les blondes : moins intellectuelles, plus faciles à charmer, etc. (tu connais les clichés).

Résultat possible : un mariage heureux et de beaux enfants !

Entre temps, il découvrira (par étapes) que sa compagne n’est pas si bête qu’on le dit. Il commencera à croire autrement, mais ce sera trop tard, il sera heureux ! La croyance était fausse, mais elle l’a aidé. Elle n’est pas limitante POUR LUI.

Bien sûr, cette même croyance, chez un autre homme, plus sélectif, l’empêchera de vivre la même histoire. Au moment de la rencontre, il ne verra pas le sourire, le regard, les gestes de séduction discrets de cette jeune-femme qui souhaite engager la conversation. Il ne verra qu’une chevelure blonde, à fuir…

Même croyance, deux résultats différents ! Comment est-ce possible ?

Paradigmes

Heureusement, ton esprit n’est pas prisonnier d’une seule croyance. Les croyances se complètent, se supplantent, s’assemblent, se cachent les unes derrière les autres, se combattent… Il y a aussi tes Valeurs qui interviennent, qui s’entremêlent de la même façon et qui créent des lois internes extrêmement complexes, propres à chaque être humain. Ces lois, appelées «paradigmes» sont même responsables de tes pensées. C’est pour cette raison que dans un contexte précis, une personne qui te connaît bien pourrait t’affirmer «je sais à quoi tu penses en ce moment !».

Nous verrons plus tard ce qui est à l’origine des paradigmes, notamment si c’est un vrai choix ou si ils ont été imposés, et surtout, si tu peux y changer quelque chose, et comment…

Le Développement Personnel ne peut proposer des formules qui argumentent pour ou contre tes paradigmes. C’est trop complexe. Par contre, en passant par un RECADRAGE de tes Croyances, tu peux corriger les pensées, les émotions et les actions qui te limitent.

CROIRE se décide !

Le fait de croire (dur comme fer !) que l’erreur est formatrice et que la route du succès est parsemée d’échecs, autorisera le «croyant» à passer à l’action plus souvent. L’erreur ne lui fera plus peur et il disposera d’un argumentaire puissant pour légitimer son action maladroite, ainsi que les autres actions qu’il envisage (dont il ne connaît pas forcément l’issue) :

J’ai besoin de me tromper pour éclairer la route de la réussite !

Bien sûr, il y a un autre principe associé à cette croyance : reconnaître ses erreurs. Sinon, elles n’ont plus aucune vertu, puisqu’elles n’existent pas…

Ces gens capables de faire des erreurs, de les assumer, de s’en servir pour avoir plus de clarté, de les reconnaître pour éviter de les commettre 2 fois, et surtout de passer à l’action là où d’autres sont tétanisés, sont naturellement attirés par d’autres personnes qui leur ressemblent. Ils vont fréquenter les mêmes «églises».

Tu peux donc y croire : tu es au bon endroit avec les bonnes personnes.

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Proposition du jour :

1) Exprime une croyance que tu reconnais comme limitante (pour toi), mais dont tu n’arrives pas à te délester. Si elle te paraît trop intime pour l’exprimer publiquement dans cet atelier, choisis une croyance voisine qui te permettra d’exprimer quelque chose qui s’en rapproche, sans te sentir vulnérable. Pour m’approcher d’un thèmes déjà abordé, c’est une «Croyance sans Waouw !», une  «croyance témoin», utile pour la démonstration.

2) Si la première proposition ne t’inspire pas, tu peux témoigner à propos d’une croyance qui a été limitante pour toi, mais que tu as réussi à mettre hors du champ de ta vie. Qu’est-ce qui a motivé une telle initiative, et comment as-tu fait ?

Important : il ne s’agit pas d’EXERCICES. Ils ne revêtent aucun caractère obligatoire, je ne t’attribuerai pas une note, et j’invite tous les commentateurs et les sous-commentateurs à ne pas se laisser tenter par le jugement. A l’inverse des commentaires que l’on voit souvent sous les vidéos youtube ou dans certains blogs, ce lieu est un lieu d’échange et d’entraide. Je me charge de la modération de tous propos qui pourraient dénaturer ce vivre ensemble.

Bonne journée à toutes et à tous, et merci d’être là !

A++

Stéphane

Posted in Semaine 4

15 COMMENTS

Stefo Linard - posted on 7 mai 2018 16:43

Bonjour à tous,
Je suis hélas bien incapable de déterminer moi-même une croyance limitante. Il me semble que mes croyances limitantes agissent en sous-main malgré moi, sans que je puisse être en mesure de connaître ni leur véritable nature ni leur origine… Cette conviction sur les croyances limitantes est-elle une croyance limitante ?
Dans la mesure où j’arrive à démasquer une croyance limitante, ne cesse-t-elle pas d’être limitante puisqu’identifiée comme telle ?
Peut-être existe-t-il une sorte de questionnaire qui pourrait m’aider à les débusquer ? Une sorte de « tuto » anti croyance limitante ?
Si quelqu’un d’autre dans le groupe a une idée pour m’aider, il est le bienvenu !

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Marc Viot - posted on 8 mai 2018 11:45

Le fait de te croire incapable de déterminer tes propres croyances limitantes montre que tu en as déterminé au moins une … 😉

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Fred - posted on 10 mai 2018 04:20

Je seconde.

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Danièle - posted on 7 mai 2018 16:43

1ere reaction: »Moi, des croyances limitantes non je n’en ai pas » . Et là j’ai cru entendre le sourire amusé de Stéphane. Je ne m’en vois pas est déjà plus réaliste. Et puis quelques secondes plus tard, oui en fait j’ai l’embarras du choix. Une qui pourrait être importante, et en tout cas assez tenace, même si je ne sais pas si j ‘aurais besoin ou non de passer à l’action: je ne crois pas possible de changer de travail ou d en modifier les conditions et encore moins de changer de métier.

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Pirat - posted on 7 mai 2018 17:54

Ma croyance limitante du moment . Un déménagement va bouleverser l’équilibre psychique de mes enfants de 12 set 7 ans .

Mais est ce une croyance au fond ?

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Stefo Linard - posted on 7 mai 2018 20:08

Si ça peut te rassurer, il me semble que la seule rémanence c’est le changement. Plus tôt on le comprend et l’intègre mieux on se porte, je pense, non ?

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Ileana - posted on 9 mai 2018 22:29

Bouleverser implique-t-il détruire, perturber, amoindrir ou ouvrir, explorer, découvrir, tout ça à la fois ? Du coup, est-ce une chose à éviter ou à accompagner ?
Regarde le film Vice Versa, il aborde le sujet des bouleversements de manière extrêmement riche et sensible.

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Mélina - posted on 7 mai 2018 20:30

Le plus compliqué c’est de choisir… Je pourrais évoquer mes croyances limitantes concernant l’argent, de croire que je ne peux en avoir, chaque fois que j’ai une entrée exceptionnelle, j’ai des créances importantes qui arrivent (ça peut même être une amende oubliée)
Je pourrais parler de mes projets de création d’entreprise qui s’essoufflent avant de rencontrer des partenaires financiers tellement je suis sûre que je ne peux aller jusqu’au bout
Concernant le travail salarial, je n’arrive pas à être stable et il y a toujours un « gros » événement qui met fin si le contrat était durable
Il m’a fallu du temps pour en prendre conscience, maintenant il me reste à les modifier

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Claude - posted on 7 mai 2018 21:39

Bonjour,
Passé la cinquantaine, j’ai toujours vécu en croyant que notre avenir sera de plus en plus difficile. Bien sur cette forme de pessimisme est nourrie par la nature des messages véhiculés par les infos entre autre…
Plus concrètement cette croyance me rend prudent dans la conduite de mon entreprise, ce qui finalement me réussi.
Par contre en matière de développement personnel, je m’efforce de prendre de la distance avec cette croyance inutile.

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Geneviève Rozental - posted on 7 mai 2018 21:56

J’ai acquis à l’adolescence, lorsque mon père est mort, la croyance qu’un certain nombre de possibilités d’avenir m’étaient désormais interdites, à l’image des cours de danse que ma mère n’avait plus les moyens de me payer.
J’ai dû lutter pendant des années pour oser me lancer dans certaines activités et admettre que j’avais le droit et les qualifications pour refaire. Je me crois peu près guérie mais les rechutes sont toujours à craindre.

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Marc Viot - posted on 8 mai 2018 11:41

J’ai eu des croyances limitantes dont je me suis débarassé de façon brutalement symbolique. Apres j’ai des croyances limitantes qui me semblent utiles à la vie sociale. Je pense qu’il est mal de tuer, ou voler klk1 pour arriver à ses fins.
Plus jeune j’étais beaucoup plus intrépide mais j’ai été confronté à mes limites qui m’ont ramené à plus d’humilité.
J’ai la conviction que je dois servir la vie. C’est à la fois une force et une faiblesse. Une force parce qu’au fond du trou, elle a toujours été là qd je m’étais cru à bout d’espoir.
Une faiblesse par je me sens dépendant d’un monde de confort et je n’ose partir la rencontrer vraiment.
J’ai l’impression d’être un homo domesticus qui a perdu ses facultés d’adaptation à la vie sauvage et qui fait tout ce qui peut pour préserver nos dernières chances de la conserver sans me sentir capable de la rejoindre sans y laisser ma peau.

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Pascal - posted on 8 mai 2018 12:52

De prime abord, j’ai l’impression de devoir chercher mes croyances limitantes, et en fait si je me donne la peine d’y réfléchir, j’en ai plein… Une énorme c’est le passage à l’action : beaucoup d’enthousiasme mais feu de paille, je me disperse sur beaucoup de pôles d’intérêt et je ne passe pas à l’action; je procrastine. Même attitude avec les programmes de développement personnel que j’achète. Stéphane en est un très bel exemple : je le suis depuis des années car je trouve ses propos très pertinents, intelligents et il a beaucoup de bienveillance ! Et pourtant j’ai fait peut-être 20 % des programmes achetés. Nouvelle illustration avec ce programme : je m’y suis inscrit pour les 15 premiers jours sans prendre la peine de lire un seul article. Lorsque Stéphane me demande : « stop ou encore », je me réveille et me précipite pour lire deux ou trois articles en une fois, avec bonheur pour le contenu et culpabilité de ne pas l’avoir fait dès l’entame du programme. maintenant je l’ai acheté et je suis le conseil d’être dans le présent et de prendre l’article en cours. On verra pour les précédents…

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Ileana - posted on 9 mai 2018 22:35

Ma croyance limitante numéro 1, c’est celle que mon père savait gagner de l’argent et pas moi. Plus précisément, il savait gagner beaucoup d’argent, et dépensait beaucoup et se refaisait. Du coup, j’ai cherché à gagner peu, de manière stable et faire attention à ne pas perdre.
Depuis que j’ai créé mon entreprise avec mon conjoint, mon rapport à l’argent a changé. J’aimerais que nous en gagnions, voir beaucoup, afin de nous développer, avoir accès à des projets plus grands, plus intéressants, bien nous rémunérer et bien rémunérer nos employés mais mes croyances limitantes me mettent des bâtons dans les roues.

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Fred - posted on 10 mai 2018 04:24

Je ne peux pas être heureux.

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Christophe - posted on 13 mai 2018 02:08

Voici une de mes croyances limitantes (pas facile de les identifier) : je suis convaincu qu’il est beaucoup plus facile de réussir si on a vécu un drame. Tous les témoignages de personnes qui ont réussit contiennent une phase de leur vie où il étaient au fond du trou (passer proche de la mort, maladie grave, faillite, perte grave, …). Ce qui leur a permis d’avoir une motivation très forte, très ancrée et en plus ils n’avaient plus rien à perdre. Je n’ai pas eu « la chance » de vivre ça.
Je tiens à expliquer l’utilisation du terme « la chance », c’est uniquement en rapport avec cette croyance limitante dans ce contexte. Je ne considère pas un drame comme une chance et je ne souhaite à personne ni même à moi d’en vivre un. D’ailleurs, mes actions vont dans ce sens, ma prise de risque dans mes actions reste limitée et je considère que mon succès ne mérite pas que je vive un drame.
Mais cette croyance reste forte. C’est une question que j’ai posée à de nombreuses personnes ayant réussit. Je sais que certains ont réussit sans vivre un drame mais la proportion est trop faible pour en faire une règle pour moi.

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