Une question d’alignement

Il était une fois un jeune-homme appelé Igor, qui avait décidé de quitter son village natal pour tenter sa chance dans une grande ville. Celle-ci se trouvait à 100km, et il ne pouvait s’y rendre qu’à pieds. Il entreprit donc un voyage qu’il estima à 3 jours de marche.

Au deuxième jour, en plein après-midi,  une tempête de neige lui fit perdre son chemin… La température chuta de 30 degrés en moins de 2 heures, et alors que ses forces le lâchaient, il aperçut une auberge au loin. Rassemblant toute son énergie, il marcha jusqu’à cet abri digne d’une oasis en plein désert. Il frappa à la porte.

Un homme d’une cinquantaine d’années l’accueillit de façon peu agréable :

– Qu’est-ce que c’est ?

– Monsieur je vous en supplie laissez-moi entrer pour me réchauffer. Je suis complètement gelé !

– Vous pouvez profiter du gite et du couvert pour 500 roubles, lui dit l’aubergiste

– 500 roubles ?! Mais c’est toute ma fortune et j’en aurai besoin lorsque j’arriverai en ville.

– Alors vous pouvez coucher dans l’écurie. C’est gratuit !

– Mais c’est impossible ! Il fait trop froid… Je n’y survivrai pas !

– Si vous voulez dormir au chaud, ce sera 500 roubles !

Le jeune-homme céda. Sa vie en dépendait. Il remit son unique liasse de billets à l’aubergiste et entra. En moins de 2 minutes il commença à se sentir mieux, ses membres gelés reprirent toutes leurs fonctions, et il put gravir l’escalier jusqu’à sa chambre : une belle pièce, joliment décorée avec un lit douillet. Il s’y allongea. Le sommeil l’envahit aussitôt.

***

Lorsqu’il se réveilla, il crut que la nuit était passée. Quelle fut sa surprise lorsqu’il s’aperçut qu’il n’avait dormi qu’une heure ! Il descendit les escaliers pour rejoindre la salle à manger où un bon repas l’attendait.

«Bon repas» est un vulgaire euphémisme face à l’abondance qui s’offrait à lui ; il crut un instant qu’il se trouvait au Paradis. Jamais de toute sa vie il ne mangea aussi bien. De temps en temps le prix de son séjour lui revenait en mémoire, mais face à un tel régal, il s’efforçait de chasser cette idée de son esprit, se rappelant que 2 heures plus tôt il faillit mourir…

A la fin du repas l’aubergiste lui proposa de descendre à la bibliothèque. Il y avait là des livres anciens d’une valeur inestimable ! Il repéra un livre dont son père lui avait parlé avant de mourir. Il commença à le feuilleter…

– Vous pouvez le prendre si vous voulez, lui dit l’aubergiste.

– Dans ma chambre ?

– Oui. Et vous pourrez même l’emmener avec vous après votre séjour. Ça me fait plaisir de vous l’offrir.

Intérieurement Igor se dit «Tu parles d’un cadeau… Pour 500 roubles, je pourrais en prendre au moins 30 !». Il mit simplement son livre dans sa besace et l’emporta dans sa chambre pour lire le premier chapitre.

Après sa lecture il s’endormit d’un sommeil profond et se leva aux aurores, se souvenant des merveilleux rêves dont il profita toute la nuit. Il prépara ses bagages et descendit au rez-de-chaussée où un petit déjeuner succulent l’attendait. Son hôte lui tint compagnie, et avant de le laisser partir il lui tendit une boite :

– Ce sera votre cadeau d’adieu monsieur !

Igor ouvrit la boite et y trouva une liasse de billets. Pas n’importe quelle liasse : il reconnut l’élastique qui les entourait ainsi que la façon dont il les avait enroulés. L’aubergiste venait de lui rendre ses 500 roubles !

– Je ne comprends pas Monsieur, vous vous moquez ?

– Pas du tout, je vous offre votre nuit !

– Mais hier, vous étiez catégorique : soit je payais mes 500 roubles, soit je dormais dans l’écurie… Je n’ai même pas pu négocier sous peine de mourir de froid dans l’indifférence totale, et voilà qu’aujourd’hui vous me rendez tout mon argent ?

– Oui… C’est une pratique que j’ai décidé d’adopter il y a quelques années, et j’en suis bien plus heureux.

– De quel bonheur parlez-vous ?

– Régulièrement, des inconnus viennent déposer de l’argent sur le seuil de ma porte. Je n’ai donc pas besoins de faire payer les voyageurs infortunés. Rien que ce matin j’ai reçu une enveloppe contenant 5.000 roubles. Parfois on me dépose de la nourriture ou des livres… Tout ce dont j’ai besoin se trouve au seuil de ma porte chaque matin…

– Mais alors, pourquoi avez-vous joué cette comédie en m’accueillant ? N’aurait-il pas été plus simple de me faire entrer gratuitement ?

L’aubergiste expliqua au jeune-homme que cette auberge lui a été léguée il y a 25 ans, et qu’au début de son activité, il accueillait effectivement les voyageurs gratuitement. Cependant, malgré tous ses efforts, ses invités ne profitaient pas pleinement de leur séjour. Cette gratuité était mal comprise : certains se méfiaient, d’autres prenaient leurs aises au point d’oublier qu’ils étaient invités…

Il raconta l’histoire d’un voyageur qui ressemblait en tous points à Igor. Lorsqu’il demanda de l’aide, il fut accueilli gratuitement. Le jeune-homme entra timidement dans la pièce et mit plus d’une heure à se réchauffer malgré les frictions dont il bénéficiait. Ensuite il monta endolori dans la chambre qui lui était gracieusement offerte, et en voyant ce lit si bien fait, il n’osa dormir dessus. Il dormit donc à même le sol dans son sac de couchage afin de ne pas abuser de la gentillesse du propriétaire des lieux.

A l’heure du repas il ne descendit pas tant il était fatigué. Puis il fit de très mauvais rêves dans lesquels on venait l’assassiner pour lui voler son argent. Au petit matin, il voulut repartir et lorsqu’il fut invité dans la bibliothèque il n’osa pas toucher aux livres. Il en repéra un qu’il avait très envie de lire, mais lorsqu’il lui fut proposé en cadeau, il refusa avec une agressivité qui le surprit lui-même… Pour s’excuser, il proposa à son bienfaiteur d’acheter ce livre, mais comme il n’était pas à vendre, il dut se contenter de lire le premier chapitre avant de le reposer à sa place. Au moment de partir, il accepta difficilement une pomme en guise de petit-déjeuner et repartit honteux et confus d’avoir ainsi profité d’une hospitalité qui lui était pourtant offerte avec cœur…

Igor observa son hôte avec Gratitude. Une larme glissa sur sa joue, puis il le serra dans ses bras et lui dit :

– Ce voyageur que vous avez sauvé du froid était mon père ! Il m’a raconté son séjour point par point comme vous venez de le faire. Depuis son aventure, chaque jour, il se demandait si vous étiez son bienfaiteur ou un simulateur qui ne cherchait qu’à le piéger pour le tuer pendant son sommeil ou pour l’accuser de vol pour le ruiner. Mais ce qui le marqua le plus, ce fut ce livre qu’il ne trouva nulle part ailleurs, et dont il ne put lire la fin… Je terminerai ce qu’il a commencé !

– Votre père ne fut pas le seul voyageur à se méfier de moi, mais son passage m’a profondément marqué.

-Pourquoi ?

– Parce que jamais je n’avais vu autant de méfiances cumulées chez une seule personne. Il a même jeté la pomme que je lui avais offerte en guise de petit déjeuner. Je l’ai trouvée dans la neige en faisant ma promenade matinale.

– Oui… Il pensait que c’était une dernière tentative d’empoisonnement.

– C’est à partir de ce jour-là que j’ai décidé d’être aussi intraitable à l’entrée.

– Je suis désolé… Que puis-je faire pour que son âme obtienne votre pardon ?

– Je lui ai déjà pardonné, car il m’a révélé, sans le savoir, la voie de mon Bonheur.

– Dites-moi…

– Il m’a fait comprendre que dans le monde dans lequel nous vivons, même pour faire le bien, il faut user de stratagèmes… Quel que soit notre niveau de Conscience, de Bonté, de Générosité, nous devons accepter de nous mettre au niveau de celui que nous souhaitons aider. Sinon, nous ne pourrons aider que très peu de monde.

Igor quitta les lieux avec mille questions en lui… Il trouva les réponses dans le livre que son père ne put jamais terminer. En 2 années à peine, il fit fortune dans la ville où il s’était installé puis dans les villes voisines, se souvenant que pour donner aux gens ce dont ils ont besoin, il devait user de stratégies pour aligner sa bienveillance au niveau de la confiance qu’on lui accordait.

Lorsqu’il connut le livre par-cœur, il alla le déposer devant la porte de l’auberge accompagné d’une enveloppe de 5.000 roubles. Il jeta un coup d’œil vers la fenêtre de la chambre qu’il avait occupée quelques années plus tôt.

Il y avait de la lumière…

A++

Stéphane

 

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37 COMMENTS

Miliza - posted on 24 avril 2018 23:44

C’est une très jolie histoire. Merci pour ce partage. Cela porte vraiment à reflechir.

Reply
Stephane - posted on 25 avril 2018 10:16

Sur quoi porterais-tu la première réflexion ?

Reply
Denis - posted on 25 avril 2018 00:09

Bonsoir Stéphane et bonsoir le groupe.
Cette histoire, tu l’as déjà postée dans un programme précédent, je l’avais bien reçue. Un rappel est toujours bienvenu. Comment dire, c’est terrible d’humanité cette affaire…On peut se retrouver dans chacun des personnages, on peut les approuver tous et les condamner tous, … et après, que faire ??? Où se situer et quoi améliorer ? Là, çà dérange un peu trop peut-être, ou alors j’ai besoin d’un guide (coach) pour une transposition à notre viequotidienne. Stéphane, aide-nous de tes commentaires, parce que là, je n’arrive plus à prendre le recul nécessaire. Cela dit, merci pour cet énorme poil à gratter !

Reply
Stephane - posted on 25 avril 2018 09:26

Un commentaire ? D’accord :
Cette histoire, je l’ai effectivement postée dans un autre programme. Mais l’as-tu reçue de la même façon ?

Reply
Danièle - posted on 25 avril 2018 08:41

Bonjour tous, pareil que Denis, encore besoin d’aide sur ce conte, qui certes touche profondément. Je suis assez sûre d’être à côté de la plaque ou de n’en percevoir qu’une infime partie mais on est là pour partager, avancer et dans ts les cas, ce texte m’est agréable. Donc voilà ce qu’il m’inspire, du moins aujourd’hui : la confiance se gagne et pour cela on doit être attentif à ce que l’autre peut ressentir. Même pour aider, on doit établir une relation de respect. L’aidant est respecté, ce qu’il « offre » est accepté, l’aidé profite de ce dont il a besoin sans être gêné. Il va mieux et devient ouvert à la communication. L’aide qu’il a reçue le conduira à faire le bien à son tour pour son bonheur et celui des autres. Cela ressemble à de la manipulation de coach, non ?

Reply
Stephane - posted on 25 avril 2018 09:59

Oui, en effet, il y a beaucoup de choses dans cette histoire, et nous pourrions ne parler des heures. Je pourrais faire tout un programme autour de ce conte. L’un des thèmes (centraux) sera celui-ci :

Igor aurait-il pu profiter de son séjour s’il n’y avait pas eu une contrepartie à céder ? Apparemment, son père n’a pas su gérer la générosité de l’aubergiste. Son attitude gratuite et bienveillante a même provoqué de la méfiance. Pourquoi en serait-il autrement pour le fils ? En particulier dans une époque où l’essentiel de l’Education était donné par les parents…

L’aubergiste donne une nouvelle éducation à Igor, en lui faisant vivre un parcours initiatique. A la fin de son séjour, Igor comprend que la contrepartie est nécessaire bien qu’illusoire. La vérité absolue est que le séjour était gratuit, mais seule l’aubergiste le savait. Car la vérité du moment, pendant les 24 heures du séjour est qu’il a donné tout ce qu’il avait à l’aubergiste et il s’attendait à une contrepartie à la hauteur de ce sacrifice. En recevant exactement la même chose que son père, il l’a perçue de façon très différente et a accepté bien plus de présents que la vie lui offrait.

Et puisque nous sommes dans un auto-coaching, la question se pose pour toi :

– Peux-tu apprécier tout ce qui t’es donné si tu ne fais aucun effort pour l’obtenir ?

Et si tu décides d’être l’aubergiste :

– Peux-tu accepter l’idée que dans le monde dans lequel nous vivons, pour faire le bien, il convient de s’aligner sur la perception de la personne que l’on souhaite servir, et donc, parfois, se montrer particulièrement créatif pour qu’elle accepte ce que tu as à lui donner…

Reply
Danièle - posted on 25 avril 2018 21:55

j’aime bien l’idée de nouvelle éducation, je n’arrivais pas à mettre un mot dessus . surtout que cela me rappelle une question posée lors d un webinaire : « N’avez vous jamais rien fait qui soit contraire à ce que vos parents vous ont inculqués? » et la preuve que l’on peut changer ou être différent.. je peux apprécier tt ce qui m’est donné si on ne me donne pas tout, si le don est sincère et si j’apprécie la personne (cela commence à faire beaucoup de si.. 🤔). Dans certains cas je renverrais l’ascenseur. Et qd je suis aubergiste, oui je trouve normal, m’y efforce, effectivement souvent en devant être créative, de m’aligner sur la perception de la personne, mon but étant de l’aider réellement et sans qu’elle craigne de revenir vers moi, et non de me faire plaisir.

Reply
Annette G. - posted on 25 avril 2018 08:44

Merci Stéphane, cette histoire, tu l’avais déjà postée ue fois, elle m’avait déjà interpellée. Elle vient à point illustrer la gratuité qui fait si peu partie de ce monde qu’elle peut rendre méfiant. La générosité fait partie du mien, tout comme la méfiance : Le monde est ce qu’il est. Ma difficulté est de l’ordre de la stratégie, je peine à sortir de la spontanéité et c’est ce qui m’intéresse dans tes approches. J’ai trop de boulot et très peu de temps jusqu’au mois de juin, mais je vais tout de même m’inscrire à cette session pour tenter de grappiller quelque inspiration. La curiosité est, je crois, un bon défaut.

Reply
Stephane - posted on 25 avril 2018 10:07

Annette,
Est-ce que cette histoire nous amène à dire :
– Le monde est ce qu’il est
ou plutôt :
– Le monde est ce qu’on en fait
?
Le père d’Igor vit dans un monde de méfiance, et son fils n’a aucune raison de vivre dans un autre monde. Sauf si une autre personne vient au secours de son éducation pour lui montrer un autre monde…

Igor a payé son séjour au prix fort. Il ne pouvait se méfier de son hôte (qui n’avait plus rien à dépouiller). Et d’après ce que tu sembles dire, tu vas payer ce programme au prix fort, puisque tu devras y sacrifier du temps, alors que ta planification n’en laisse pas beaucoup pour ça. Va savoir ce que cet effort va t’apporter en termes de perceptions nouvelle, même si (comme tu le soulignes) certains modules ont déjà été postés. Ce n’est peut-être pas la même Annette qui les recevra, et ce conte nous rappelle que ça change tout.

Reply
jean - posted on 25 avril 2018 08:56

C est très frustrant de constater parfois que personne n écoute une présentation de dossier professionnel alors que j ai préparé en détail toutes les questions ciblées sur les besoins objectifs de l auditoire.
Oui, mais l auditoire n est pas réceptif, il a d autres choses tête et n est pas rationnel. Il ne voit pas que je lui livre les solutions sur un plateau.

Reply
Stephane - posted on 25 avril 2018 10:10

Jean,

A ton avis, que se passerait-il si je publiais ce texte dans un cadre totalement gratuit (sur Facebook ou dans ma Newsletter gratuite et sans engagement) ?

Eh bien à moins d’y être très préparé, je serai très frustré de l’impact qu’il aura (à commencer par le nombre de personnes qui le liront…).

On tente le coup ?

Reply
Philippe Voisin - posted on 25 avril 2018 09:04

Je ne comprends pas cette notion d’alignement : pour être heureux il faut que je m’aligne avec la pensée commune ?
Dans ce conte, l’Homme se méfie de l’Homme, il faut donc que l’aubergiste se justifie pour faire le bien ?
Et en plus, il doit lui aussi se méfier des autres pour les comprendre, alors que c’est contre-nature pour lui ?
Je ne vois pas où est le bonheur ?
Et cela me semble même contraire à son propre épanouïssement puisqu’il s’enferme dans la pensée commune.

Reply
Stephane - posted on 25 avril 2018 10:15

Voilà un prisme de lecture intéressant. Je me demande combien de personnes interprètent ce conte de cette façon. Et donc, la question qui me vient tout de suite après est :

– Comment puis-je m’aligner ?
C’est à dire : comment puis-je le réécrire pour qu’il TE devienne accessible ?

Ou alors, devrais-je m’épargner toute justification en disant que ce conte ne peut pas plaire à tout le monde ?…

Je crois que je vais prendre un sacré plaisir à faire l’aubergiste ces prochaines semaines 😉

Reply
Philippe Voisin - posted on 25 avril 2018 12:10

Tu es coach, il me semble logique que tu te poses la question : « comment » puis-je m’aligner ?
Mais pour ma part la question serait plutôt : « devrais »-tu t’aligner parce que moi je ne l’ai pas compris dans le sens que tu voulais lui donner ?

Je sais que mon interprétation est influencée par une situation similaire que j’ai vécu ( et qui ne m’as pas forcément plu ), et je suis peut-être le seul à l’interpréter ainsi.
Et dans ce cas, c’est à moi d’essayer ( ou pas ) de comprendre le sens que tu veux lui donner.
Et même si je n’essaye pas de le comprendre de suite, ce n’est pas pour autant que je vais l’oublier et peut-être qu’un jour, le même genre de situation me fera agir inconsciemment autrement grâce à ton histoire.

Reply
Stephane - posted on 25 avril 2018 19:57

C’est le principe du coaching : l’Energie. Il est TRES possible que sans que j’essaie de te convaincre, tu songes à ajouter un peu de stratégie dans ta bienveillance, lorsque tu sentiras que sans cet alignement, la personne que tu veux aider sera imperméable à toute proposition.

Reply
Marc - posted on 25 avril 2018 12:48

Très touchante histoire. ça me rappelle l’argument des psychanalistes diisant qu’une analyse doit être payée pour être efficace. Je pense effectivement qu’un don ne suffit pas. Et qu’une démarche de réalisation nécessite un investissement personnelle important en toute confiance.

Si tu veux vraimenr aider quelqu’un ne lui donne pas un poisson. Apprends lui à pêcher … et fais en sorte que cette formation soit un réel échange.

Reply
Stephane - posted on 25 avril 2018 20:01

Là, c’est toi qui me touche Marc, car je sais à quel point la citation du poisson te coûte 😉

Oui effectivement les psys avaient raison concernant la contrepartie. Sachant qu’elle n’est pas forcément financière. Mais des études récentes montrent des résultats effarants sur l’utilisation (lorsqu’il y en a une) des cadeaux offerts sans contrepartie…

Reply
Stefo Linard - posted on 25 avril 2018 15:34

Lorsque l’on rend service à quelqu’un, il n’est pas nécessaire d’attendre un retour de cette personne. Quelqu’un d’autre, un jour vous aidera à son tour. Par exemple, je prends un auto-stoppeur sur la route. Pour diverses raisons nous arrivons plus tard que prévu et je décide d’héberger cet auto-stoppeur pour lui permettre de poursuivre son voyage dans les meilleurs conditions possibles. Cela m’est facile, je dispose d’une grande maison et ma famille considère l’hospitalité comme une valeur essentielle de l’existence. La position de l’auto-stoppeur est différente et il n’aura probablement jamais l’occasion de m’inviter chez lui. Mais qu’importe, peut-être le fera-t-il un jour pour quelqu’un d’autre. Quant à moi, j’ai par le passé déjà été cet auto-stoppeur et je le serai peut-être de nouveau…
Ainsi dans « rendre service à quelqu’un », c’est « rendre service » qui est le plus important et non pas « à quelqu’un ».
De même, on s’étonne parfois avec tristesse de l’ingratitude supposée de certaines personnes que l’on a beaucoup aidées. Mais parfois, l’aide est trop lourde et peut induire un sentiment d’infériorité chez « l’aidé », surtout si cette personne se sent dans l’impossibilité de pouvoir rendre cette aide un jour. Ainsi peut se développer un sentiment de rejet et la reconnaissance légitime se transforme en haine farouche envers « l’aidant ».
Cette histoire d’aubergiste nous aide à comprendre que la question de l’alignement est essentielle dans toute aide à autrui car elle induit le respect mutuel sans lequel il ne peut y avoir d’assistance…

Reply
Stephane - posted on 25 avril 2018 20:08

Merci Stefo pour ce ++, qui me paraît effectivement très important :

Nous aspirons tous à un idéal humain où l’aide et la contrepartie, ne concernent plus la personne aidée, mais l’Univers : j’aide l’Univers, et l’Univers me le rend bien.

La question qui se pose est donc plus avancée : si certaines parties de l’Univers sont plus imperméables aux cadeaux, jusqu’où pouvons-nous aller pour les rendre plus réceptives. Cet apport de réceptivité n’est-il pas lui-même un cadeau dont l’univers se nourrit ?

Reply
Christelle_aka_NM - posted on 25 avril 2018 18:15

Faire correspondre le résultat avec l’intention.
Voilà ce que m’inspire cet article.
L’aubergiste change la règle du jeu afin que les personnes de passage puissent pleinement profiter de ce qu’il a à offrir.

Cela me demande d’essayer de comprendre mon mal être lorsqu’un résultat n’est pas aligné avec celui que j’avais visualisé, et m’invite à chercher un autre moyen,
… Peux-tu me rappeler ce qu’est un paradigme s’il te plaît Stéphane ?…
chercher un autre moyen, afin d’atteindre l’objectif que je m’étais fixé.chercher un autre moyen,

Reply
Stephane - posted on 25 avril 2018 20:18

Un paradigme est un ensemble de lois qu’une personne entretient, sans chercher à leur origine ni si elles sont encore opportunes. C’est un mélange de croyances, de valeurs, d’injonctions, d’aprioris… qui provoquent un schéma de pensée immédiat. Chez les personnes qui réussissent, on parle de bons paradigmes, alors que les personnes qui ont du mal à avancer dans la vie, on parle de mauvais paradigmes.

Par exemple, dans ce conte, le père d’Igor entretenait des paradigmes basés sur la méfiance. Il ne pouvait donc pas voir le monde comme l’aubergiste, qui lui, vivait dans la confiance absolue.

Igor était probablement enfermé dans les mêmes schémas (liés à l’éducation), mais son petit séjour a servi à reprogrammé ses paradigmes. Il en a ensuite fait bon usage.

Je reparlerai des paradigmes de façon plus explicite dans l’un des webinaires de cette session.

Reply
François - posted on 25 avril 2018 19:46

Bonjour Stéphane, Je ne vois pas ce qu’il faut comprendre dans cette histoire et jamais aucun hôtelier ne m’a remboursé la nuit que j’avais payé d’avance

Reply
Stephane - posted on 25 avril 2018 20:12

Bonsoir François,

Lorsque tu lis «Le corbeau et le renard» as-tu envie de dire à Jean de La Fontaine, que tu ne vois pas ce qu’il faut comprendre dans cette histoire, et que tu n’as jamais vu un corbeau et un renard discuter… ?

Je t’invite à te promener dans les commentaires pour mieux apprécier les métaphores de ce conte.

Tiens-moi au courant de ce que tu perçois au-delà du premier degré.

Reply
FredericV - posted on 25 avril 2018 20:41

J’aime bien cette dernière approche. Intention et résultat !
On est bien dans le Quoi : aider, éduquer, transformer.
Le comment « gratuit » fonctionne mal pour notre aubergiste. Il trouve donc un autre « comment »….
La problématique est dans la perception par l' »autre » de l’intention et de la valeur.
Fais ce que tu crois juste selon ton coeur car on te critiquera toujours.

Reply
FredericV - posted on 25 avril 2018 22:29

S’aligner sur son intention ou sur son comment ?
Le choix de l’aubergiste est fait.
Il atteint même des objectifs non formalisés au départ…

Reply
FredericV - posted on 26 avril 2018 10:07

Dans la position d’Igor, comment savoir profiter d’une aide gratuite sans le stratagème de l’aubergiste ?
Peut-être qu’apprendre la gratitude serait un beau premier pas.
Apprendre, c’est ouvrir un nouveau monde, de nouveaux possibles mais c’est aussi la fin d’un vieux monde.
« Pour chaque fin, il y a toujours un nouveau départ… » Le petit Prince

Reply
HENRY - posted on 26 avril 2018 14:50

Ce que vous écrivez depuis plusieurs années me sont utile.
Continuez, Félicitation

Reply
Mélina - posted on 26 avril 2018 15:38

Cette histoire j’y pense souvent car elle m’avait déjà touchée la première fois. J’ai aimée la relire et j’ai eu besoin de remettre de l’ordre dans mes idées pour pouvoir répondre.
Dans ma vie, je n’ai pas le sentiment d’avoir eu beaucoup de choses sans effort… Au contraire. Pourtant il y a bien mes grands parents qui m’ont donné chaque fois que j’avais besoin. Quand je me suis retrouvée à la rue, que mon père me proposait une caravane dans son jardin par -15° pour 3 mois, ils m’ont accueilli chez eux, dans une chambre qui devenait la mienne pour la durée dont j’aurais besoin. Cette période où je recevais sans effort ( sauf celui d’accepter) était très riche.
Je peux donc affirmer que je sais profiter de ce qui m’ait offert… Je trouve juste que cela est trop rare

Reply
Muriel - posted on 26 avril 2018 18:01

trouver des stratagèmes pour rester aligné sur ses valeurs et ses choix de vie, j’adhère.

Reply
Dominique MARTIN - posted on 26 avril 2018 23:05

Bonsoir Stéphane,
c’est curieux, j’étais en voyage depuis une semaine donc absent du début de programme et c’est ma première lecture. Un instant, j’ai pensé que ce conte était personnellement destiné à ceux qui n’avaient pas encore accrocher le wagon … eh bien, je vais laisser passer la nuit et le relire demain.
Merci !

Reply
Jean-Baptiste de Tourris - posted on 27 avril 2018 10:39

Bonjour Tout le monde,
Merci Stéphane pour cette histoire. J’aime avoir des frissons, et souvent c’est à travers tes écris. Maintenant, voici ce qui me vient en tête: comment appliquer cela à mon quotidien ??? Comment, grâce à cette histoire, voir des changements, si possible rapidement.
Merci pour ton aide dans ce programme, et plus si nécessaire.

Reply
Geneviève Rozental - posted on 27 avril 2018 15:15

Ma première réaction a été: Stéphane a tout un stock d’histoires juives. Celle-ci Mitchelée la raconte dans son spectacle « Forêt de taliths ».
Ma deuxième réaction a été d’évoquer la phrase que me dit mon mari lorsque je le vois distribuer de généreux pourboires qu’en principe ses revenus ne lui permettent pas: « Quand on est généreux la vie vous le rend bien ». Ce qui rejoint ce qu’a dit l’un des commentateurs:ce n’est pas forcément celui à qui on a rendu service qui vous remercie, mais cela crée un environnement positif qui est votre rétribution. Pas si facile néanmoins à appliquer.
Geneviève

Reply
Monika - posted on 29 avril 2018 16:43

Bonjour à tous,
Merci Stéphane pour cette histoire que j’avais lu une première fois il y a quelque temps déjà. Il est surprenant comment on interprète ce récit en fonction de notre propre situation, notre stade dans une « galère », en fonction de notre vécu. L’histoire d’Igor m’inspire une grande réflexion sur ma façon d’offrir et de recevoir …

Reply
M - posted on 2 mai 2018 10:46

Très sympa
« Ce qui est gratuit n’a pas de valeur »…
J’aimerais bien lire le livre dans lequel il y a toutes les réponses 😉

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JavierLyday - posted on 5 novembre 2018 09:37

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